« Il n’y a pas de mauvais collaborateurs, il n’y a que des mauvais patrons »
Aaah cette phrase, cette « punch line » si habituelle qu’on a pu se répéter entre jeunes manager il y a quelques années pour se chambrer. Le pire c’est qu’on y croyait surement. L’avantage c’est qu’on se remettait en question, mais avec le recul et l’expérience, on voit vite notre erreur.
Le sentiment d’avoir de « mauvais » collaborateurs ou de « mauvais » patrons est réel, c’est un ressenti propre à une personne qui ne peut être annulé par la simple phrase : « mais non, dis pas ça ! »
Du côté du patron …
Je ne crois pas au mauvais collaborateur mais je crois à celui qui manque de motivation, à celui qui n’a pas compris son métier ou à celui qui n’a pas trouvé sa place dans l’entreprise.
Un collaborateur n’est pas « mauvais » mais ce mot exprime malgré tout un ressenti de la part du manager qui l’utilise. Ressenti négatif à l’égard du comportement de celui-ci. Ressenti qui s’appuie souvent sur des faits concrets (absence, retard, manque d’énergie, manque de participation…) mais qui s’exprime de la mauvaise manière par le raccourci qu’on connait.
Que devrait faire dans ce cas un manager ? De l’écoute active (sans jugement, sans donner son avis, sans couper la parole), juste de l’écoute. Apporter de la reconnaissance à son collaborateur lui permettra de remplir son réservoir de confiance en lui => vecteur de motivation !
Du côté du collaborateur …
A l’instar de tout être humain, un patron a besoin de reconnaissance, ce n’est pas un super-héros qui se pique à la motivation tous les soirs pour revenir à fond le lendemain matin. Soit il parvient à se la générer seul (mais ça ne durera qu’un temps), soit il la retire des autres (beaucoup plus durable).
Si sa confiance en lui est diminuée, son pouvoir de résilience l’est tout autant.
Les conséquences ? Manque de recul, prise de mauvaises décisions, précipitations, …
A partir de là, le « mauvais patron » peut prendre des formes diverses :
- celui qui ne va plus écouter les autres car sous stress permanent
- celui qui ne valorisera plus
- celui qui fera de l’individuel en collectif
- celui qui poussera à travailler plus malmenant ainsi votre équilibre pro/perso
Logiquement un patron qui manque de reconnaissance, qui doute, aura du mal à valoriser ses collaborateurs. Sans valorisation, pas d’implication durable possible, et les conséquences sont toujours les mêmes ; turn-over, absentéisme, … Une instabilité d’équipe qui vous empêchera de générer de la performance durable.
Qu’est-ce que j’en retiens ?
Les mauvais patrons sont souvent ceux qui souffrent d’un manque de reconnaissance et/ou qui manquent d’expérience (difficulté à gérer le stress) ou les deux ;-).
Sans remettre en cause le mal que peut faire un patron inexpérimenté à ses collaborateurs, il faut savoir prendre du recul pour comprendre qu’il n’est pas « mauvais » au sens étymologique mais qu’il aurait bien besoin d’être accompagné par un coach en management 😉
Le rôle du collaborateur dans ces cas-là ? Ah ah, très bonne question, un avis ?